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Pour une politique conséquente en matière de climat

Des avantages pour le climat, la santé et l'économie

Wetter und Klima (Symbolbild)
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Après le changement de cap de la politique du climat aux USA, la politique suisse du climat est mise à son tour sous pression. Les interventions annoncées pour la session spéciale du Parlement visent à affaiblir la loi sur le CO2 et les objectifs de la Suisse en matière de protection du climat. L'Organe consultatif sur les changements climatiques (OcCC) du DFI et du DETEC se prononce clairement en faveur d'une politique nationale conséquente en matière de climat, allant dans le sens de la loi fédérale sur le CO2 et du Protocole de Kyoto. Les mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne représentent pas seulement une précieuse contribution aux efforts internationaux de protection du climat, mais ont, en Suisse aussi, des retombées positives sur l'environnement, la santé et l'économie.
L'être humain est bel et bien à l'origine d'un changement climatique. Le troisième rapport d'évaluation (Third Assessment Report) de l'IPCC le souligne clairement. Au cours du 20e siècle, la température à la surface de la Terre a augmenté globalement de 0.6°C. Pour le siècle présent, le rapport prévoit un réchauffement du climat global situé entre 1.5 et 6.0°C. En Suisse, pays alpin, les conséquences du réchauffement climatique se feront probablement sentir encore davantage qu'en moyenne planétaire. Il est donc urgent d'agir.
Au plan international, les efforts de protection du climat sont coordonnés dans le cadre des négociations sur le Protocole de Kyoto. Dans ce contexte, la Suisse s'est engagée à réduire de 8% ses émissions de gaz à effet de serre. Avec la loi sur le CO2, entrée en vigueur le 1er mai 2000, elle dispose d'un instrument idéal pour concrétiser les objectifs de réduction par des mesures volontaires. Au cas où les mesures volontaires n'atteindraient pas leur but, cette loi permettrait d'introduire une taxe sur le CO2 au plus tôt en 2004. L'agence de l'énergie des milieux économiques travaille intensément avec ses membres en vue de satisfaire à la loi sur le CO2 dans sa forme actuelle.
Les mesures de réduction des gaz à effet de serre sont payantes de toute manière - indépendamment de leur utilité pour le climat global. L'étude de l'OcCC sur les bénéfices secondaires des émissions de gaz à effet de serre a déjà mis en évidence les retombées positives d'une politique conséquente en matière de climat. Les rejets atmosphériques de polluants produits par les processus de combustion (poussière fine capable de pénétrer dans les poumons, oxydes d'azote, dioxyde de soufre, substances cancérigènes etc.) diminuent de pair avec la réduction des émissions de CO2, ce qui a des effets très positifs sur la santé de la population locale. Des estimations récentes indiquent qu'en Suisse, une réduction de poussière fine due à une réduction de 25% des émissions de CO2 permettrait d'éviter chaque année environ 1'300 décès et 18'000 cas de maladies des voies respiratoires chez les enfants.
Les mesures de réduction ont aussi des retombées positives dans l'économie. Elles profitent à l'économie nationale, par exemple en créant des emplois, en diminuant la dépendance à l'égard des importations d'énergie, et en stimulant l'innovation. Dans le programme d'action Energie 2000, de nombreuses entreprises ont apporté la preuve que les mesures de réduction du CO2 entraînent des avantages en termes d'économie d'entreprise. Les investissements consentis pour diminuer la consommation d'énergie conduisent tout droit à une baisse des dépenses énergétiques de l'entreprise. Une condition essentielle pour permettre à l'économie de tirer profit de ces bénéfices secondaires est l'existence de conditions cadres clairement établies. La loi sur le CO2, dans sa forme actuelle, fournit un tel cadre.

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