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«L’infrastructure écologique peut permettre d’inverser la tendance en matière de diversité biologique»

Carte blanche pour Rolf Holderegger, Institut fédéral de recherches WSL et EPF de Zurich

Le savoir-faire pour promouvoir la diversité biologique en Suisse est disponible. Pourtant, de nombreux habitats et espèces restent menacés, car la mise en œuvre est encore loin d’être optimale. L’infrastructure écologique peut permettre d’inverser la tendance.

Carte Blanche / Rolf Holderegger
Immagine: WSL

Cet article reflète l’opinion de son auteur et ne correspond pas forcément à la position de la SCNAT.

La Suisse offre une impressionnante diversité de paysages: des régions situées sur la rive droite du Rhin près de Bâle et de Schaffhouse, en passant par la chaîne du Jura, le Plateau et ses lacs, les collines menant aux Préalpes et à la haute montagne, les vallées sèches intra-alpines, jusqu’au sud du Tessin. Cette diversité de paysages abrite une grande richesse d’habitats et d’espèces animales, végétales et fongiques. Or, cette diversité est en danger en Suisse. C’est ce que révèlent deux rapports publiés récemment par l’Office fédéral de l’environnement. Environ la moitié des habitats et 35% des espèces sont menacés. Certains habitats ont quasiment entièrement disparu et 245 espèces n’existent déjà plus en Suisse, dont sept au niveau mondial.

Nous savons pourtant ce qu’il faudrait faire

Certains signes sont cependant encourageants. Par exemple, les hauts-marais du Plateau se portent mieux qu’il y a quelques années. Certains hauts-marais ont été asséchés et leur tourbe a été exploitée jusqu’après la Seconde Guerre mondiale. On les a ensuite utilisés à des fins agricoles ou boisés. Pourquoi les hauts-marais du Plateau connaissent-ils une évolution positive? Pour une raison évidente: quand des mesures de protection sont mises en place, les résultats ne se font pas attendre. Sur le Plateau, de nombreux hauts-marais ont été restaurés, les drainages ont été supprimés et la tendance à l’embroussaillement a été inversée. Les sphaignes abondent de nouveau dans les tourbières.

En fait, la Confédération, les cantons, les villes et les communes, les organisations de protection de la nature, les bureaux d’études, les agriculteurs et agricultrices, les forestiers et forestières et les chercheurs et chercheuses disposent d’un vaste savoir-faire sur la manière de promouvoir les habitats et les espèces. Nous savons ce qu’il faut faire. Mais alors, pourquoi les listes rouges des espèces et des habitats menacés en Suisse sont-elles si longues? La réponse est aussi simple que convaincante: nous n’appliquons pas suffisamment ce que nous savons et la mise en œuvre des mesures reste souvent lacunaire. La qualité, la quantité et l’interconnexion des habitats sont encore insuffisants. En outre, les efforts de protection sont confrontés à des facteurs de déclin de la biodiversité, lesquels sont prédominants. Il s’agit par exemple de subventions qui nuisent à la biodiversité ou d’apports élevés de nutriments.

Tous les acteurs de la société doivent conjuguer leurs efforts

Pourquoi les connaissances disponibles ne sont-elles pas appliquées? La volonté de donner à la biodiversité le poids qu’elle mérite par rapport à d’autres préoccupations fait souvent défaut. La stratégie de la Suisse en matière de biodiversité vise à renverser cette tendance. Pour préserver la biodiversité sur le long terme, le Conseil fédéral a fixé comme objectif la mise en place d’une infrastructure écologique. Une infrastructure écologique est un réseau d’habitats interconnectés de grande qualité. Il s’agit de planifier aussi bien la qualité et le nombre des habitats que leur interconnexion sur l’ensemble du territoire suisse.

L’infrastructure écologique – pièce maîtresse de la stratégie fédérale en matière de biodiversité – doit permettre de préserver les habitats et les espèces sur le long terme. Avec le soutien de la Confédération, les cantons planifient actuellement cette infrastructure écologique sur les terres agricoles, dans les forêts, pour les cours d’eau, en montagne et également dans les zones habitées. Je suis persuadé que l’objectif d’une infrastructure écologique orientée vers l’avenir sera atteint. Pour ce faire, tous les acteurs de la société doivent conjuguer leurs efforts. Il serait dommage que la Suisse laisse passer cette chance unique de préserver sa nature sur le long terme. En effet, la biodiversité n’est pas une question mineure, mais une condition essentielle pour une Suisse où il fait bon vivre.

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Rolf Holderegger dirige l’unité de recherche biodiversité et biologie de la conservation de l’Institut fédéral de recherche WSL. Il est également professeur de biologie de la conservation à l’EPF de Zurich.

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