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Le Prix Média 2015 est décerné à Anja Jardine

Anja Jardine remporte le Prix Média des Académies suisses des sciences doté d’un montant de 10 000 francs pour son article « Das letzte Terrain » (NZZ Folio 9/2014). La présélection du Prix Média a par ailleurs inclus un autre article du NZZ Folio, un article de la NZZ am Sonntag et des sujets télévisés de l’émission Temps Présent (RTS). Hormis le Prix Média, les Académies des sciences attribuent des Prix Média d’encouragement du journalisme scientifique d’un montant total de 30 000 francs.

Anja Jardine

Le Prix Média des Académies suisses des sciences doté d’un montant de 10 000 francs a été remis le jeudi 10 septembre 2015 dans le cadre du Congrès des médias suisses à Interlaken. Pour sa présélection, le jury du Prix Média a retenu les cinq contributions suivantes :

- Myriam Gazut et Frank Preiswerk, « Alerte au mercure ! Un scandale valaisan », Temps Présent, RTS, 11 septembre 2014
- Anja Jardine, « Das letzte Terrain », NZZ Folio 9/2014
- Jochen Paulus, « (K)eine Frage des IQ », NZZ Folio 2/2015
- Nina Streeck, « Diagnose Burnout », NZZ am Sonntag, 10 mai 2015
- Marc Wolfensberger, « Alzheimer à visage humain », Temps Présent, RTS, 16 octobre 2014.

Le Prix Média a finalement été attribué à l’article d’Anja Jardine «Das letzte Terrain», NZZ Folio 9/2014 (voir laudatio ci-après).

Hormis le Prix Média, les Académies des sciences décernent pour la première fois en 2015 des Prix Média d’encouragement d’un montant total de 30 000 francs. Ces prix distinguent des idées de projets aboutissant à une recherche de journalisme scientifique et à un produit média. Le processus de sélection est simple.

Laudatio de Monica Duca Widmer:

Les grands fonds marins représentent le dernier territoire inviolé de notre planète, ils constituent aussi le plus vaste habitat de la Terre : plus des deux tiers de la surface des océans sont situés à plus de 800 mètres de profondeur et plongés dans une obscurité complète. Or des travaux de prospection à la recherche de métaux devraient démarrer dès 2016 à 1700 mètres de profondeur, au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Anja Jardine décrit ces premières tentatives humaines d’exploitation minière des grands fonds. Avec son article paru dans le NZZ Folio, elle a réussi à mettre en évidence la combinaison extrêmement complexe de problèmes scientifiques, techniques, juridiques, économiques et sociaux qui se joue dans le noir.

Née en 1967 à Pinneberg dans le Nord de l’Allemagne, Anja Jardine a vécu un certain temps au Brésil et en Thaïlande. Après ses études d’économie et un stage dans une revue spécialisée, elle à suivi une formation à l’école de journalisme de Hambourg. Puis elle a été cinéaste pour la chaîne Radio Bremen TV avant d’opter définitivement pour l’écriture. Elle a travaillé comme rédactrice à Die Zeit Magazin, puis à Die Zeit Leben, été reporter au Spiegel Reporter et à la rubrique Société du Spiegel, et a signé des articles dans le magazine Brand Eins.

Depuis février 2005, Anja Jardine est rédactrice au NZZ Folio où elle publie surtout des reportages et des portraits sur des sujets de société et de politique économique. En 1999, elle a reçu le prix Bettina von Arnim, en 2008 le prix de journalisme de Zurich et son recueil de nouvelles « Als der Mond vom Himmel fiel » a été nominé pour le prix suisse du livre.

Anja Jardine remporte le Prix Média des Académies suisses des sciences pour son article « Das letzte Terrain ». Avec ce texte elle nous fait pénétrer dans la halle de montage du robot « Beatsy » qui du long de ses 15 mètres devrait assurer l’exploitation minière dans les grands fonds. Et elle nous donne à voir la vie étonnante à 2600 mètres sous la surface, avec « ses forêts de tubes jaunâtres ondoyants d’où saillent des boas de plumes rouges ».

Anja Jardine renseigne sur les besoins en matières premières des smartphones, de la technique des semi-conducteurs et des panneaux solaires. Elle passe par le prix des matières premières et la crise du pétrole avant de revenir aux nodules de manganèse dans le Pacifique Nord. Elle détaille la Convention des Nations uniques sur le droit de la mer, « la plus vaste réglementation de l’humanité », mais aussi la manière dont les Etats se partagent les fonds marins. « Les océans couvrent 70% de la surface terrestre, rappelle un océanographe qu’elle cite. Je crains que sur la durée, nous puissions nous permettre de ne sévir que sur la terre ferme. »

Tout au long de son récit étayé par une excellente recherche, le lecteur peut la suivre dans l’ensemble des décors et des explications scientifiques où elle l’entraîne. Il ressort impressionné de ce nouvel univers, mais aussi inquiet pour l’avenir du « dernier territoire ».

Car comme le relève Anja Jardine dans le seul passage où elle quitte son point de vue d’observatrice pour s’autoriser un peu de pathos : « Des habitats entiers menacent d’être irrémédiablement détruits. Les fonds marins sont encore inexplorés. Nous ne savons pas ce que nous y faisons. »

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